QUOI ???!!! TU VIS AU QUEBEC ET TU N’AS PAS FAIT DE CABANES A SUCRE* !?!??
Moi non plus.
Qu’à cela ne tienne, jouons à domicile!
Pour organiser mon private temps des sucres, je mets la main au panier de Jean Talon (avec un titre de chronique pareil, il fallait bien qu’un jour la formule vire grivoise… c’est fait !), marché public couvert au cœur du quartier de la Petite Italie.
Ce que j’aime à Jean Talon côté primeurs, c’est la transparence de la provenance…
… un avion si le produit a pris l’avion…
… une feuille d’érable si le produit a été cultivé au Canada…
… une fleur de lys si le produit a grandi au Québec.
Premier arrêt chez René Théoret, producteur dont les fermes sont à Mercier – à 30km au sud de Montréal.
Dans mon panier, des pommes de terre et du chou-fleur.
Une fois mes achats faits, papote avec le vendeur de chez René Théoret.
« – Et les produits sans dessin sur l’ardoise de prix comme mon chou-fleur, c’est qu’ils ont poussé à Jean Talon ?! Mouhahaha !
– Le chou-fleur vient de Californie, si vous en vouliez du québécois faudra repasser à la mi-juin ma p’tite dame ».
Oh boy. Big boulette. Stupeur et tremblements. Je vous vois tous me tomber dessus après l’intro tambours et trompettes que je vous ai faite sur la conso locavore dans La main au panier #1… Je vois mon karma de citoyenne éco-responsable chuter en flèche…
Je capote.
Le crime est consommé. Pour me faire pardonner mon écart envers la planète, cette semaine je fais tout à pied et je m’éclaire à la bougie.
Au marché Jean Talon, des marchands de fruits et légumes (grossistes et producteurs) mais pas que : des fleuristes, des bouchers, des poissonniers, des fromagers, des boulangers, des pâtissiers …
Deuxième arrêt à un petit stand spécialiste des produits de l’érable et des canneberges que j’aimerais cité mais dont je n’ai jamais trouvé le nom… Prendre l’entrée principale du marché, 1ère allée à gauche, peut être le 4ème étalage sur la droite (mention approximation totale pour cet article).
Troisième arrêt chez le boucher, parce que je vous ai promis des recettes fruits et/ou légumes, mais pas forcément végétariennes. A la Ferme Jean-Robert Audet connue pour son excellent veau de Charlevoix, j’achète des côtes levées d’agneau. Allez comprendre…
Quatrième et dernier arrêt à la pâtisserie La Fournée des Sucreries de l’Erable où je choisis un carré de dattes… Nan, humour ! Une tarte à l’érable et pacanes voyons !
Expédition marché ok, aux fourneaux !
COTES LEVEES D’AGNEAU GLACEES A L’ERABLE,
POMMES DE TERRE ET AIL CONFITS, CHOU-FLEUR CUIT AU LAIT
(pour 2 personnes)
Pour les côtes levées d’agneau glacées à l’érable
– 1 carré de côtes levées d’agneau (environ 1 lb)
– sel, poivre
– 200 ml de sirop d’érable
– 40 ml de ketchup
– 40 ml de moutarde à l’ancienne
– 20 ml de vinaigre balsamique
– ½ c. à café de flocons de piment séché
– ¼ lb pommes de terre (Goldrush, Fingerling, rattes)
– 4 gousses d’ail
– du thym
1. parer les côtes levées : retirer les parties grasses en excès côté chair ; retirer la fine membrane côté os
2. saler et poivrer
3. réserver au réfrigérateur
4. préparer la glace : dans une casserole hors du feu, mélanger ensemble le sirop d’érable, le ketchup, la moutarde, le vinaigre balsamique, le piment, sel et poivre ; fouetter pour bien mélanger ; porter à ébullition puis réduire à feu moyen et laisser mijoter jusqu’à ce que la consistance soit celle d’un sirop
5. préchauffer le four à 350°F, chaleur indirecte
6. laver les pommes de terre, les trancher sans les avoir épluchées
7. peler les gousses d’ail, les conserver entières
8. dans un plat en pyrex, déposer les côtes levées côté chair vers le bas ; verser la glace sur les côtes, les badigeonner généreusement ; disposer dans le plat les pommes de terre tranchées et les gousses d’ail entières ; parsemer de thym
9. enfourner 45 min
10. retourner les côtes levées (désormais côté chair vers le haut) ; avec la glace qui caramélise au fond du plat, badigeonner de nouveau les côtes et enrober les pommes de terre et les gousses d’ail ; poursuivre la cuisson encore 45min
Pour le chou-fleur
– 1 chou-fleur
– 1L de lait
– sel, poivre
1. laver la tête de chou-fleur, détailler en gros bouquets
2. dans une casserole, à feu moyen, faire chauffer le lait salé et poivré (à surveiller !), y ajouter les bouquets de chou-fleur, cuire entre 3 et 4min pour une cuisson al dente
3. égoutter les bouquets de chou-fleur
Finition
1. découper le carré en 2 ou en côtes individuelles (si la cuisson est réussie – et ce sera le cas c’est inratable !, la chair se défait des côtes très facilement)
2. disposer les côtes dans un plat ou dresser à l’assiette avec les pommes de terre mélangées aux gousses d’ail et le chou-fleur
3. saucer au moyen du reste de glace
4. une pincée de fleur de sel et un dernier tour de moulin à poivre et…
… à tAAAaaAble !
* Pour ceux d’entre nous qui pensent que le Québec c’est tabarnak, bûcherons et compèt’ de haches, tuques et bonnets de trappeur en peau de castor, chemises à carreaux rouges et noires, motoneige et patins à glace, hockey, Céline Dion et Roch Voisine…
Alors peut être, mais pas que.
C’est aussi le temps des sucres, lorsqu’à mesure du dégel, la sève monte doucement dans les érables. Il s’agit alors d’entailler l’érable à sucre pour en extraire la sève, de faire réduire l’eau pour obtenir notamment le sirop d’érable. Les cabanes à sucre, proches des érablières, ouvrent alors leurs tables d’hôtes de printemps et offrent un menu qui met en vedette les produits de l’érable. De la nourriture copieuse et riche, bonne et cochonne !